La mer peut éclabousser nos joues, comme des larmes d’émotion. A la lecture de ce roman, certes, pas le meilleur que j’ai lu, mais d’une rare intensité, j’ai plongé dans un univers duquel je suis totalement étrangère. Les barres et les tours, ces jeunes qui ont eu le seul tort de ne pas naître au bon endroit, et pour qui certain la volonté de s’en sortir est plus présente au sein de leur cœur que pour beaucoup d’entre nous. Une histoire émouvante où la poésie des sentiments de malheur, de bonheur, d’amour et d’amitié, entremêlés dans une parfaite cacophonie dont l’effet est la plus vive émotion, se mêle avec la dureté de l’environnement que constitue le décor du récit : sombre, triste, empli de barrières quasi infranchissables et de coups durs, où l’espoir perdure malgré tout comme un léger rayon de soleil qui viendrait éclairer un jour de pluie. Loin du documentaire noir qui pourrait dépeindre les cités tels qu’elles sont dépeintes à la télévision, Dominique SAMPIERO nous invite dans une ballade tranquille dans ce quotidien d’une fragilité extrême et pas si délictueux qu’on le prétend, où les comportements de délinquants et les méchantes paroles deviennent un bouclier contre la misère et le désespoir qui encercle ces jeunes, qui eux aussi ont des rêves, qui eux aussi veulent faires des choses. Un quotidien dont la mer est le témoin, dont la mer est le miroir de toutes les émotions.
S’il est difficile d’écrire un beau roman dans un tel contexte, en s’affirmant d’une fine crédibilité, la lourdeur des mots pourra alors avoir raison parfois de la beauté du texte, l’auteur nous offre pour cette histoire, une des plus sublime de sentiment est d’humilité, au moins une chute bouleversante qui arrive si vite et si brusquement qu’elle saura même arracher à nos yeux quelques gouttes d’écumes…
Et un petit gribouillis en prime, avant de vous souhaiter une très belle journée !
article publié pour la communauté de Denis et Fabienne, Lectures Partagées
commenter cet article …